PROJET MULTIMEDIA : 40 PHOTOS en impression digigraphique, Format 60 x 90 cm, Papier FineArt Hahnemühle Museum Etching 350 gsm + 28 PHOTOS, Format 24 x 35 cm, Papier Hahnemühle Photo Matt Fibre 200 gsm + 4 PHOTOS imprimées sur des toiles de 3 x 3 M + 1 vidéo tournée par drône, qualité 4K, durée 18’47 » projetée sur grand écran + 1 vidéo 4K, durée 11’53’ projetée sur un sol entourée de débris.
Ici en bas, vous pouvez visionner une galerie des 40 photos qui ont été exposées en grand format lors de l’exposition qui à eu lieu à partir du 15 mars 2025 à l’Espace Croisé à Roubaix :
LIVRE PHOTO
Consultez, via ce lien, la version web du livre photo, édité à seulement 140 exemplaires et distribué gratuitement auprès des habitants et des acteurs du projet : https://heyzine.com/flip-book/4710c74f72.html

COURTE DESCRIPTION
Avec le projet Un quartier ça veut dire, l’artiste Rossella Piccinno donne la voix aux habitant·es du quartier de l’Epeule à Roubaix, un quartier en pleine mutation et soumis au nouveau programme de renouvellement urbain. Ce programme apporte des modifications profondes et dessine une nouvelle cartographie du territoire.
Durant deux années, Rossella Piccinno est partie à la rencontre de ses habitant·es. Ses investigations sur le terrain lui ont ouvert les portes d’un champ visuel à la fois intime et collectif. Par ses rencontres, l’artiste a co-créé des images avec les protagonistes ; des photographies qui symbolisent la manière dont ils traversent cette transformation. L’exposition Un quartier ça veut dire interroge ce moment de transition cruciale et nous parle, d’une manière ou d’une autre, du sentiment d’appartenance, de la peur de la dépossession, de l’élan et de la résistance face à ce changement.
Action financée par la préfecture du Nord et la ville de Roubaix dans le cadre du programme ¨Contrat de Ville¨ 2023-2024.
Vox Populi : vidéo tournée par drône, qualité 4K, durée 18’47 ».
Dans cette vidéo projetée sur grand écran, on entend les témoignages des habitants, certains figurant dans les différentes séries de photos, d’autres recueillis au cours du travail de recherche sur le terrain.
DE PROFUNDIS DE L’HABITAT COLLECTIF : vidéo 4K, durée 11’53 ».
L’urbaniste et spécialiste du développement territorial Thierry Baert retrace l’histoire de l’habitat collectif à Roubaix et explique comment on est passés de la construction de logements collectifs à leur démolition.
Regarder des photos de l’expo :











TEXTE INTRODUCTIF DU LIVRE ( ENGLISH AND ITALIAN BELOW)
« Un village ça veut dire ne pas être seul, savoir que dans les gens, dans les plantes, dans la terre il y a quelque chose à toi, que même quand tu n’es pas là, reste à t’attendre. »
Cesare Pavese, La lune et les feux de joie
J’ai emprunté le titre de ce projet « Un quartier ça veut dire » à ces vers de Cesare Pavese, en remplaçant le mot village par quartier, car la particularité du quartier de l’Epeule, à Roubaix, est qu’il ressemble à un village.
Ce quartier central et multiforme, composé de maisons ouvrières, de maisons bourgeoises et de logements sociaux, avec sa rue principale bordée de petits commerces, n’a rien d’une banlieue anonyme, privée de services et coupée du reste de la ville, comme c’est souvent le cas pour les quartiers impliqués dans des plans de rénovation urbaine.
Au contraire, l’Epeule est une petite ville dans la ville, un microcosme aux multiples facettes culturelles, qui unit ses habitant·es autour d’un fort sentiment d’appartenance. Nombreux·se sont ceux et celles qui, venu·es d’ailleurs, ont trouvé dans ce quartier populaire un terrain fertile pour y transplanter leurs racines, créant entre eux et elles des liens de solidarité forts. C’est pourquoi il est difficile pour beaucoup d’entre eux et elles de devoir partir à cause d’une rénovation urbaine impliquant une certaine dédensification.
Le sociologue Henri Lefebvre envisage la ville comme une projection des rapports sociaux. Il distingue deux types de relations à l’espace. L’appropriation, par laquelle les habitant·es expriment leur possession plus ou moins exclusive d’un
territoire : construction, décoration, occupation, propreté, barrières réelles ou symboliques. Les rapports de domination, notamment par les dispositifs collectifs d’aménagement : règlements d’urbanisme, normes d’hygiène et de sécurité, administration,
gestion, police.
En m’inspirant de ces principes, j’ai posé mon
regard sur le quartier de l’Epeule et je suis allée à la rencontre de ses habitant·es.
Au cœur de ce vaste programme de réaménagement urbain, de nombreux·se locataires des logements sociaux sont contraint·es de déménager. De même, les propriétaires de vieilles maisons ouvrières font face à des propositions d’achat en vue de futures requalifications ou démolitions.
Par ma pratique artistique, j’ai porté mon regard sur une situation touchant à la fois la sphère publique et domestique. Comment une décision d’une telle ampleur impacte-t-elle les personnes concernées ?
« Un quartier ça veut dire » recueille la parole de certain·es de ces habitant·es, rencontré·es chez eux et chez elles ou dans des lieux solidaires.
Investir un lieu pendant un temps donné, selon ma démarche, revient à jeter des dés. Me considérant plus comme une flâneuse qu’une ethnographe, ce projet s’est construit au fil de rencontres fortuites. Je tiens, donc, à préciser qu’il est le fruit des circonstances : celles qui ont fait qu’au moment où j’étais là, j’ai rencontré certaines personnes et pas d’autres, suivi certaines pistes selon mon intuition et mes préférences personnelles, pour finalement tisser des récits visuels à partir des mots recueillis de cette façon si aléatoire et, dirais-je, vitale.
Mon œuvre n’est pas une étude sur la façon dont les habitant·es de l’Epeule vivent la rénovation urbaine. Je n’ai pas la prétention d’avoir mené un travail sociologique.
Ce projet se compose de fenêtres que j’ai ouvertes sur ce champ visuel : celui de ceux et celles qui partent, de ceux et celles qui luttent pour rester, de ceux et celles qui déménagent juste en face ou à côté.
Un regard sur cette réalité existante, que j’ai tenté de traduire en images, en partant du ressenti des habitant·es participant·es et en co-création avec eux et elles au moins sur une image particulièrement symbolique et signifiante.
» Un quartier ça veut dire » nous parle, d’une manière ou d’une autre, du sentiment d’appartenance, de la peur de la dépossession, de l’élan et de la résistance face à ce changement.
*https://www.techno-science.net/glossaire-definition/Sociol ogie-urbaine-page-2.html
ENGLISH
“A village means not being alone, knowing that in people, in plants, in the earth, there is something of yours, that even when you’re not there, waits for you.”
— Cesare Pavese, The Moon and the Bonfires
I borrowed the title of this project, UN QUARTIER ÇA VEUT DIRE (A Neighborhood, What Does It Mean) from these lines by Cesare Pavese, replacing the word “village” with “neighborhood,” because the Epeule district in Roubaix has the unique quality of feeling like a village.
This central and diverse neighborhood—composed of workers’ houses, bourgeois homes, and social housing, with a main street lined with small shops—is far from being the kind of anonymous, underserved suburb disconnected from the city, as is often the case with areas targeted by urban renewal plans.
On the contrary, Epeule is a small town within the town, a microcosm of many cultural layers, which unites its residents around a strong sense of belonging. Many people who came from elsewhere have found in this working-class neighborhood fertile ground to put down roots, forming strong bonds of solidarity. That is why it is so difficult for many of them to leave due to an urban renewal plan that includes reducing the neighborhood’s density.
Sociologist Henri Lefebvre saw the city as a projection of social relations. He identified two types of relationships to space : Appropriation, through which residents express more or less exclusive possession of a territory—through building, decoration, use, cleanliness, or real and symbolic barriers. Relations of domination, exerted through collective planning mechanisms—urban regulations, hygiene and safety norms, administration, management, police.
Inspired by these principles, I turned my gaze to the Epeule neighborhood and went to meet its residents.
At the heart of this vast urban redevelopment program, many tenants in social housing are being forced to move. Likewise, owners of older workers’ houses are facing purchase offers for future redevelopment or demolition.
Through my artistic practice, I focused on a situation that affects both public and domestic spheres. How does a decision of such magnitude impact the lives of those directly concerned?
A Neighborhood, What Does It Mean gathers the voices of some of these residents, met in their homes or in local community spaces.
To inhabit a place for a set period, in my approach, is like rolling dice. Considering myself more a wanderer than an ethnographer, this project unfolded through chance encounters. I want to emphasize that it is a product of circumstance—of who I happened to meet while I was there, the paths I followed based on intuition and personal preference—resulting in visual narratives shaped by words gathered in such a random, and I would say, vital way.
My work is not a study on how Epeule’s residents experience urban renewal. I do not claim to have conducted a sociological investigation.
This project is made up of windows I opened onto this visual field: that of those leaving, those fighting to stay, and those moving just across the street or nearby.
It is a view of an existing reality, which I attempted to translate into images, starting from the emotions of the residents involved, and co-creating with them at least one particularly symbolic and meaningful image.
A Neighborhood, What Does It Mean speaks to us, in one way or another, of the feeling of belonging, the fear of dispossession, the momentum, and the resistance in the face of change.
ITALIAN
Un paese vuol dire non essere soli, sapere che tra la gente, nelle piante, nella terra c’è qualcosa di tuo, che anche quando non ci sei continua ad aspettarti.
– Cesare Pavese, La luna e i falò
Ho preso in prestito il titolo di questo progetto, « Un quartiere ça veut dire », da questi versi di Cesare Pavese, sostituendo la parola paese con quartiere, perché la particolarità del quartiere dell’Epeule, a Roubaix, è che ricorda davvero un piccolo paesino.
Questo quartiere centrale e multiforme, composto da case operaie, case borghesi e alloggi popolari, con la sua via principale costeggiata da piccoli negozi, non ha nulla di un sobborgo anonimo, privo di servizi e isolato dal resto della città, come spesso accade nei quartieri coinvolti in progetti di rinnovamento urbano.
Al contrario, l’Epeule è una piccola città nella città, un microcosmo dalle molteplici sfaccettature culturali, che unisce i suoi abitanti attorno a un forte senso di appartenenza. Numerose sono le persone che, venute da altrove, hanno trovato in questo quartiere popolare un terreno fertile per trapiantare le proprie radici, creando legami di forte solidarietà. È per questo che, per molti di loro, è difficile dover partire a causa di un piano di rinnovamento urbano che prevede una certa dedensificazione.
Il sociologo Henri Lefebvre vede la città come una proiezione dei rapporti sociali. Distingue due tipi di relazioni con lo spazio: l’appropriazione, tramite la quale gli abitanti esprimono la loro appartenenza più o meno esclusiva a un territorio — costruzione, decorazione, occupazione, pulizia, barriere reali o simboliche — e i rapporti di dominazione, esercitati soprattutto attraverso dispositivi collettivi di pianificazione: regolamenti urbanistici, norme igieniche e di sicurezza, amministrazione, gestione, polizia.
Ispirandomi a questi principi, ho rivolto il mio sguardo al quartiere dell’Epeule e sono andata incontro ai suoi abitanti.
Nel cuore di questo vasto programma di riqualificazione urbana, molti inquilini degli alloggi popolari sono costretti a traslocare. Allo stesso modo, i proprietari delle vecchie case operaie si confrontano con proposte di acquisto in vista di future riqualificazioni o demolizioni.
Attraverso la mia pratica artistica, ho scelto di osservare una situazione che tocca tanto la sfera pubblica quanto quella domestica. Come influisce una decisione di tale portata sulle persone coinvolte?
« Un quartiere ça veut dire » raccoglie le parole di alcuni di questi abitanti, incontrati a casa loro o in luoghi solidali.
Abitare un luogo per un tempo determinato, secondo il mio approccio, equivale a lanciare dei dadi. Mi considero più una flâneuse che un’etnografa: questo progetto si è costruito grazie a incontri casuali. Ci tengo quindi a precisare che è frutto delle circostanze: quelle che hanno fatto sì che, nel momento in cui ero lì, abbia incontrato alcune persone e non altre, seguito alcune tracce secondo la mia intuizione e le mie preferenze personali, per arrivare infine a tessere racconti visivi a partire dalle parole raccolte in questo modo tanto casuale quanto, direi, vitale.
La mia opera non è uno studio su come gli abitanti dell’Epeule vivono il rinnovamento urbano. Non pretendo di aver svolto un lavoro sociologico.
Questo progetto è composto da finestre che ho aperto su questo campo visivo: quello di chi parte, di chi lotta per restare, di chi si sposta semplicemente di fronte o accanto.
Uno sguardo su questa realtà esistente, che ho cercato di tradurre in immagini, partendo dalle sensazioni degli abitanti partecipanti e in co-creazione con loro, almeno in un’immagine particolarmente simbolica e significativa.
« Un quartiere ça veut dire » ci parla, in un modo o nell’altro, del senso di appartenenza, della paura di perdere ciò che si ha, dello slancio e della resistenza di fronte al cambiamento.
Poster de l’exposition :






































