« Objets Perdus » est un projet artistique multimédia de Rossella Piccinno, coproduit entre 2016 et 2017 par la Ligue de l’Enseignement – Fédération du Pas-de-Calais et le centre d’art Labanque, Bethune, avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication. Remerciements à Culture & Liberté, CADA Arras et Lens, FJT Bruay-la-Buissière.
Le projet à été exposé à Labanque Bétunee, en salle des coffres, lors d’une expo qui a eu lieu du 1er avril au 23 juillet 2017.
CREDITS
Concept: Rossella Piccinno | Création et réalisation des objets: Zimon (Simon Massardier) et les participants au projet | Photos et vidéo: Rossella Piccinno | Son en prise directe: Rossella Piccinno | Création du Paysage Sonore: Sinerequie (Anna Sara D’Aversa et Alessandro Giovannucci) | Production: Ligue de l’Enseignement 62 | Partners: Lab-Labanque (Bethune), C.A.D.A. Arras, C.A.D.A. Lievin, Maison Habitat Jeune (Bruay-la-buissiere), Maison du Jeune Refugié (Arras), Association Culture et Liberté (Lens) | Photos: Dimensions 65X50cm, papier Hahnemühle Fine Art Baryta 325g, contrecollage sur plaque de dibond 3 mm | Vidéo full hd 16/9 durée: 19’52’’ | Paysage sonore steréo, durée: 10’01’’ | Année: 2016-2017
(Français)
DESCRIPTION DU PROJET
(12 photos 50x65cm + 12 interviewes + 1 paysage sonore + 1 sculpture + 1 vidéo)
Courte:
Objets Perdus trace une « ethnologie de l’intime* » à partir d’objets d’affection perdus par les réfugiés qui ont pris part à cette création. L’idée était d’explorer pendant des moments de partage collectif les notions de manque, de désir, de nostalgie, de déracinement. Le point de départ fut la question suivante : « Est-ce-qu’il y a un objet, physique ou symbolique, que vous avez perdu et dont vous regrettez particulièrement la perte ? ». Ensuite, il a été demandé aux participants de reproduire cet objet avec de l’argile. Par ce geste, ils ont tenté d’objectiver la douleur et de réparer la perte. Objets Perdus présente les traces des histoires partagés ensemble.
*Ce terme a été suggéré par le livre « Objets d’affection, une ethnologie de l’intime » de Véronique Dassié, 2010, 368 p., éditeur Comité des travaux historiques et scientifiques, collection Regard de l’ethnologue.
Longue:
Le projet OBJETS PERDUS c’est déroulé en France dans la première partie du 2016 et il a été finalisé en 2017, dans la région Hauts-de-France. Il a été produit par la « Ligue de l’enseignement » du département du Pas-de-Calais.
Rossella Piccinno, artiste multimédia et vidéaste, a travaillé en duo avec Zimon, artiste constructeur, avec lequel elle est intervenue dans plusieurs centres d’accueil pour migrants et réfugiés demandeurs d’asile, en proposant des atelier de contes et de construction d’objets en céramique.
Le point de départ a été la question suivante: « Est-ce-qu’il y a un objet, physique ou symbolique, que vous avez perdu et dont vous regrettez particulièrement la perte ? ».
Plus tard, il a été demandé aux participants de reproduire l’objet perdu avec de l’argile, afin d’essayer, par le biais artistique d’en réparer la perte et d’objectiver la douleur. Les histoires des objets ont été racontées et enregistrées. Par la suite, les objets ont été cuits, emaillés et redonnés aux participants. Qui a voulu le faire, a posé pour un portrait photo avec son propre objet en céramique. La volonté d’auto-représentation de chaque participant a été respectée en plaçant le sujet parfois de dos ou sur le côté, afin de ne pas montrer son visage, pour des raisons liées à son statut de réfugié ou pour choix personnel.
Les photos ont été imprimées sur papier Hahnemühle Fine Art Baryta 315g, au format 65x50cm, et montées sur dibond de 3 mm d’épaisseur. Chaque photo est accompagnée d’une interviewe par laquelle écouter l’histoire de l’objet racontée directement par la personne que l’on voit dans la photo.
Une sculpture représentant un bateau plein d’objets accompagne les 12 photos. Cette sculpture emblématique du voyage des plusieurs migrants est accompagnés par un paysage sonore créé par le duo de compositeurs Sinerequie en mixant toutes les voix des participants enregistrées pendant les séances.
Une vidéo présentant des gros plans des mains qui modèlent les objets donne une trace du travail mené et présente des témoignages inédites.
(English)
PROJECT DESCRIPTION
(12 pictures 50x65cm + 12 interviews + 1 soundscape + 1 sculpture + 1 video)
The portraits are printed on 315g Hahnemühle Fine Art Baryta paper, in 65x50cm format, and mounted on 3mm thick dibond. Each photo is accompanied by an interview by which to listen to the story of the object narrated directly by the person seen in the photo.A sculpture representing a boat full of objects accompanies the 12 photos. This sculpture emblematic of the journey of the several migrants is accompanied by a sound landscape created by the duo of composers Sinerequie mixing all the voices of the participants recorded during the sessions.
A video with close-ups of the hands that model the objects gives a trace of the work carried out and presents some new testimonies.
(Italiano)
DESCRIZIONE DEL PROGETTO
(12 foto 50x65cm + 12 interviste + 1 paesaggio sonoro + 1 scultura + 1 video)
Il progetto OBJETS PERDUS (oggetti perduti) si é svolto in Francia tra il 2016 e il 2017, nella regione Haut-de-France ed é stato prodotto dalla “Ligue de l’enseignement” del dipartimento Pas de Calais.
Rossella Piccinno, artista multimediale e relazionale, ha lavorato in duo con Zimon, scultore-ceramista, con il quale é intervenuta in vari centri di accoglienza per migranti e rifugiati richiedenti asilo, proponendo dei laboratori di narrazione e costruzione di oggetti in ceramica.
Il punto di partenza é stata la seguente domanda: « C’é un oggetto, fisico o simbolico, che avete perduto e di cui rimpiangete particolarmente la perdita? ».
In seguito, é stato chiesto ai partecipanti di modellare l’oggetto perduto con l’argilla, al fine di cercare, col pretesto artistico, di ripararne la perdita e di oggettivarne il dolore. Le storie degli oggetti sono state raccontate e registrate. Successivamente gli oggetti sono stati cotti, rifiniti e dati ai partecipanti. Chi ha voluto farlo, ha potuto posare per una foto/ritratto con il proprio oggetto in ceramica. La volontà di auto-rappresentazione di ogni partecipante é stata rispettata ponendo talvolta il soggetto di spalle o di lato, al fine di non mostrarne il volto, a causa di motivi legati al proprio statuto di rifugiato o di scelta personale.
Le foto sono state stampate su carta Hahnemühle Fine Art Baryta 315g, in formato 65X50cm, e montate su dibond, dello spessore di 3mm. Ogni foto é accompagnata da un’intervista da cui ascoltare, in cuffia, la storia dell’oggetto raccontata dalla viva voce della persona ritratta in foto.
Una scultura raffigurante un gommone pieno di oggetti accompagna i 12 ritratti. Vi é associato un paesaggio sonoro (da diffondere in sala) creato dal duo di compositori Sinerequie, mixando tutte le voci dei partecipanti registrate durante i laboratori di costruzione degli oggetti.
Un video presenta alcuni primi piani delle mani che modellano l’argilla e delle testimonianze inedite rispetto alle foto.
Blog du projet / Blog del progetto: https://rossellapiccinno.com/category/objets-perdus/
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PAYSAGE SONORE / SOUNDSCAPE/PAESAGGIO SONORO
Credits: Son en prise directe: Rossella Piccinno | Créatione sonore: Sinerequie (Anna Sara D’Aversa et Alessandro Giovannucci)
Une installation sonore accompagne les photos. Elle a été composée par le duo de compositeurs italiens Sinerequie à partir des enregistrements prises pas l’artiste, Rossella Piccinno.
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PHOTOS
Credits: Prise de vue: Rossella Piccinno | Créations des objets: Zimon (Simon Massardier)
- Alì, Maroc
Alì a amené l’idée de la perte métaphorique d’un objet dans le projet. Il considère que c’est son éducation et son instruction qu’il a perdues. Avant de quitter son pays d’origine, il était étudiant en littérature à un niveau universitaire. Issu d’un milieu modeste et voulant voyager, il a suivi le conseil d’une amie qui était de partir en Islande. Cependant, une fois arrivé sur place, son baccalauréat n’était pas reconnu dans ce pays. Il n’a donc pas pu continuer son cursus universitaire.
Finalement il a vécu seize ans en Islande, et maintenant, avec le recul, il regrette de n’avoir pas pu poursuivre ses études. C’est donc un livre qu’il a choisi de représenter.
- Merita, Albanie
Merita est albanaise. Elle a été battue par son mari lorsqu’elle était enceinte. Durant leur mariage, son mari avait une aventure extra conjugale et il n’a pas supporté d’être découvert. Elle s’est sentie humilié dans son désir de maternité et de famille. Partie chez ses parents qui l’on accueillie avec sa petite fille, elle a ensuite eu peur que son mari la lui reprenne. Elle a donc décidé de quitter l’Albanie, alors que sa fille était encore très jeune, en prenant un bus au hasard pour partir le plus loin possible. Ce qui lui manque le plus c’est sa famille. Elle se sent seule sans mari malgré les épreuves douloureuses qu’il lui a fait traverser. C’est pour cela qu’elle a fabriqué un cœur brisé.
- Modibò, Mali
Modibò est un jeune homme originaire du Mali. Il fait partie des mineurs qui quittent l’Afrique en fuguant pour l’Europe. Il a sculpté un cheval malien, le Dongola. C’est une race rare de cheval de selle d’Afrique subsaharienne dont on distingue plusieurs types, localement nommés Bandiagara, Gondo et Kirdimi.
Modibò était cavalier et participait à de nombreuses courses hippiques avec son père. Avec un groupe d’amis, tous mineurs, ils sont partis pour la France sans rien dire à leurs familles. Ce qui lui manque maintenant c’est son cheval, qu’il a reproduit pour le projet.
- Cèdique, Soudan (Darfour)
Cèdique est un réfugié du Soudan, il a échappé à la guerre du Darfour. Il est aujourd’hui accueilli au CADA (Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile) de Liévin. Il a choisi de représenter un chien dont les pieds sont sur la tête d’une vache. Lorsqu’il était au Soudan, il avait en sa possession beaucoup d’animaux, des vaches et trois gros chiens. Un jour les chiens ont agressé une des vaches qui, malgré les soins apportés, est morte des suites de ses blessures.
Ce qui manque à ce refugié c’est sa propriété, sa terre et tout son environnement qu’il a été obligé de quitter à cause de la guerre, sans rien pouvoir emporter.
- Kabyra, Maroc
Kabyra a choisi de reproduire une boucle d’oreille qui lui a été offerte pendant sa jeunesse par son cousin de Rabat au Maroc. Il y a longtemps, Kabyra, originaire de Ouarzazate, est partie trois mois en vacances à Rabat après avoir perdu sa mère. Son cousin, un homme plutôt riche qui travaillait à la poste, lui a offert une paire de boucles d’oreilles en or. Kabyra ne porte qu’une paire de boucles d’oreilles qu’elle n’enlève jamais. Elle a porté la paire offerte par son cousin et qu’elle adorait pendant 4 ans, jusqu’à ce qu’elle perde l’une des boucles dans un bain turc.
- Mustafà, Iran
Mustafà est originaire d’Iran. Il appartient à la minorité Zoroastrienne. Le zoroastrisme est une religion monothéiste (nonbiblique) qui est actuellement interdite dans son pays. Mustafà n’est pas son véritable nom. Il a été dans l’obligation de le changer pour un nom musulman ainsi que de changer de culte et de traditions. C’est pour cela qu’il a voulu fabriquer une colonne de Darius, symbole des origines persanes de son pays. Il a fait quatre mois de prison à cause de sa dissidence. A sa sortie, lui et sa famille ont quitté l’Iran à pied. Mustafa est un dessinateur de bandes dessinées satiriques. Il a fait les BeauxArts en Iran. Hélas, en France il ne peut même pas être graphiste car son diplôme n’est pas reconnu ici. Il a donc choisi de faire une formation d’aide-soignant. Pour lui, être arrivé en France est déjà une grande réussite.
- Hossein, Sudan
Le collier porté par Hossein représente un cadeau qui lui avait été fait par sa femme avant son départ pour l’Europe. Elle l’avait fabriqué de ses propres mains. Hossein l’a perdu dans le désert entre le Soudan et la Lybie. Il s’est échappé du Soudan à cause des guerres ethniques. Il a voyagé dans des conditions très difficiles et ne sait pas à quel moment il a perdu son collier. Il n’a pas vu sa femme depuis 3 ans. Actuellement hébergé au CADA (Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile) d’Arras, il attend une réponse à sa demande d’asile politique.
Lors de sa participation au projet, Hossein a créé trois objets dont deux font partie de l’exposition : le collier représenté sur son portrait photographique et une pirogue qui est montrée dans une vidéo. Il a également fabriqué un cœur sur un piédestal sur lequel il a inscrit la date de naissance de sa femme et la sienne.
- Faradon, Kurdistan irakien
Faradon est un kurde iranien. Son père a été tué par DAESH. Il nous lance un message politique avec l’objet qu’il a sculpté. C’est le buste de Pîremêrd, un intellectuel qui a vécu entre 1929 et 1950 au Kurdistan. Faradon nous parle de lui un peu comme de Nostradamus car il avait prédit l’invasion et le pillage de son peuple et de son territoire, ce qui s’est ensuite vérifié. Ce qui manque à Faradon c’est sa culture dont il ne reste rien au sein de son pays à cause de la guerre actuelle et des conflits armés ayant eu lieu sous le régime de Saddam Hussein.
- Kyra, Algerie
Interview avec Kyra sur son objet, la bague de sa cousine desparue.
L’objet de Kyra est un bijou qui lui a été offert par sa tante marseillaise alors qu’elle vivait encore en Algérie. Cette tante avait une fille que Kyra n’a jamais rencontré et qui se prénommait comme elle. La cousine de Kyra, à qui appartenait cette bague, étant décédée subitement, sa tante a décidé de lui offrir ce bijou. Ce cadeau est une sorte de « transfert » d’affection entre Kyra et sa tante. C’est pourquoi elle regrette énormément de l’avoir perdu pendant qu’elle dansait avec d’autres femmes de sa famille lors du mariage de son frère.
- Mustafà, Sudan
Mustafà est un jeune fugueur arrivé du Soudan. Il est parti avec un groupe d’amis du même âge que lui sans dire au revoir à ses parents. Il est parti « à l’aventure » en Europe, croyant que la traversée allait être simple. Il habite maintenant à Bruay-la-Buissière, hébergé par l’association Habitat Jeunes. Il a choisi de représenter une étoile. Avec sa petite amie, restée au Soudan, ils ont créé une sorte de rituel : ils ont choisi une étoile dans le ciel et chaque soir tous les deux la regardent ensemble.
- Husmann, Sudan
Sur son objet Husmann à représenté de la pluie tombant dans un récipient qui en recueille l’eau. Dans son témoignage, dans un français encore assez faible, il évoque la sécheresse dans son pays d’origine et la dure souffrance à laquelle il a été soumis pendant le voyage qui l’a mené du Darfour à l’Europe. Dans le désert et sur le bateau qu’il a pris pour traverser la Méditerranée, il a souvent passé plus de deux jours sans boire une seule goutte d’eau.
- Hammed, Tchad
L’objet réalisé par Hammed représente une tablette coranique. C’est sur des planchettes de bois comme celle-ci qu’au Tchad les enfants apprennent dans les écoles traditionnelles coraniques à écrire et à lire en mémorisant les versets du Coran. Ils copient les versets avec un calame, un roseau taillé en pointe, et de l’encre. Sur la tablette que Hammed a réalisé il a dessiné des fleurs typiques du Chad et il a écrit en calligraphie arabe : “Dans la vie il n’y rien de plus dur que l’exil”.
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VIDEO
Une vidéo est aussi diffusée pour donner trace de témoignages inédites et du travail effectué pendant les séances.
Voici en bas juste un extrait:
Voici la version complète si vous avez déjà le mot de passe. Si vous n’avez pas le mot de passe vous pouvez nous écrire pour le demander:
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Texte d’aprés le Journal des Expositions diffusé par le Centre d’Art Labanque:
Rossella PICCINNO, Objets perdus – Salle des coffres
Rossella Piccinno que nous avions rencontrée sur Ligne de Front en 2014, présente à Labanque son dernier projet qui évoque une actualité dramatique, celle des réfugiés. Nous lui avons demandé ce qui l’a guidé dans cette réalisation où le partage est indissociable de la création artistique.
« J’ai commencé à m’intéresser à Calais et à la situation actuelle des migrants, suite à une expérience que j’ai vécue en septembre 2015 lors d’un trajet en train de Vienne à Linz, en Autriche, où je me rendais pour participer à une exposition. Des centaines deréfugiés sont montés d’un coup dans le train à la gare centrale de Vienne et, à partir dece moment, j’ai vécu comme dans un film pendant 3 heures. La rencontre avec toutes ces personnes qui avaient traversé l’Europe à pied pour échapper à la guerre m’a énormément touchée. À mon retour sur Lille, où je vis actuellement, je me suis rendue compte de mon désir d’en savoir plus sur ce qui se passait à Calais et de me rapprocher de cette réalité. J’ai commencé à penser à quel processus artistique je pouvais proposer aux gens – femmes, enfants, hommes jeunes et moins jeunes – qui seraient intéressés d’avoir un échange, un partage, avant tout de la chaleur humaine et de l’énergie, de l’humanité avec moi. Ils ont dû quitter leurs proches, leurs maisons, dans des conditions parfois dramatiques, mais sans aller si loin je voudrais les interpeller plus simplement sur les « objets ». Alors j’ai pensé à l’opportunité de questionner les réfugiés sur « les objets qu’ils ont laissé derrière ». Ceci est une expression qui m’a été suggérée par Zimon, un ami, artiste constructeur et, pendant longtemps, bénévole à Calais, impliqué dans le projet en qualité d’artiste intervenant dans la phase de “construction”. La question de départ était : « Avez-vous des objets souvenirs que vous avez dû quitter et dont vous regrettez la perte ? ». Dans une première phase j’ai enregistré des témoignages personnels qui racontent l’histoire liée à l’objet et à son importance. Ensuite, dans une deuxième phase, j’ai proposé aux participants de travailler avec Zimon sur la construction, sous forme demaquette, de l’objet perdu. Les objets ont été réalisés en céramique, technique universelle. La restitution présente les photographies des acteurs de ce projet mais c’est aussi une immersion sonore, au moyen de casques d’écoute retraçant les discussions sur le voyage et la recherche de cet objet perdu… »
Voici des photos de l’expo qui a eu lieu à Labanque, Bethune, du 1er Avril au 23 juillet 2017 (Photos by Marc Domage)
(Photo by Rossella Piccinno)