Chers Amis,
« Objet Perdus » est un projet artistique multimédia ( 12 photos 50×65 cm + 1 paysage sonore + 1 sculpture + 1 vidéo ) de Rossella Piccinno, produit par la Ligue de l’enseignement du Pas-de-Calais et actuellement en exposition, du 1er avril au 23 juillet 2017, en salle des coffres, à Labanque Béthune.
LINK: rossellapiccinno.com/portfolio/objets-perdus/
Description du projet:
Objets Perdus trace une « ethnologie de l’intime* » à partir d’objets d’affection perdus par les réfugiés qui ont pris part à cette création. L’idée était d’explorer pendant des moments de partage collectif les notions de manque, de désir, de nostalgie, de déracinement. Le point de départ fut la question suivante : « Est-ce-qu’il y a un objet, physique ou symbolique, que vous avez perdu et dont vous regrettez particulièrement la perte ? ». Ensuite, il a été demandé aux participants de reproduire cet objet avec de l’argile. Par ce geste, ils ont tenté d’objectiver la douleur et de réparer la perte. Cette exposition présente les traces des histoires partagés ensemble.
*Ce terme a été suggéré par le livre « Objets d’affection, une ethnologie de l’intime » de Véronique Dassié, 2010, 368 p., éditeur Comité des travaux historiques et scientifiques, collection Regard de l’ethnologue.
Texte d’aprés le Journal des Expositions de Labanque:
Rossella PICCINNO, Objets perdus – Salle des coffres
Rossella Piccinno que nous avions rencontrée sur Ligne de Front en 2014, présente à Labanque son dernier projet qui évoque une actualité dramatique, celle des réfugiés. Nous lui avons demandé ce qui l’a guidé dans cette réalisation où le partage est indissociable de la création artistique.
« J’ai commencé à m’intéresser à Calais et à la situation actuelle des migrants, suite à une expérience que j’ai vécue en septembre 2015 lors d’un trajet en train de Vienne à Linz, en Autriche, où je me rendais pour participer à une exposition. Des centaines deréfugiés sont montés d’un coup dans le train à la gare centrale de Vienne et, à partir dece moment, j’ai vécu comme dans un film pendant 3 heures. La rencontre avec toutes ces personnes qui avaient traversé l’Europe à pied pour échapper à la guerre m’a énormément touchée. À mon retour sur Lille, où je vis actuellement, je me suis rendue compte de mon désir d’en savoir plus sur ce qui se passait à Calais et de me rapprocher de cette réalité. J’ai commencé à penser à quel processus artistique je pouvais proposer aux gens – femmes, enfants, hommes jeunes et moins jeunes – qui seraient intéressés d’avoir un échange, un partage, avant tout de la chaleur humaine et de l’énergie, de l’humanité avec moi. Ils ont dû quitter leurs proches, leurs maisons, dans des conditions parfois dramatiques, mais sans aller si loin je voudrais les interpeller plus simplement sur les « objets ». Alors j’ai pensé à l’opportunité de questionner les réfugiés sur « les objets qu’ils ont laissé derrière ». Ceci est une expression qui m’a été suggérée par Zimon, un ami, artiste constructeur et, pendant longtemps, bénévole à Calais, impliqué dans le projet en qualité d’artiste intervenant dans la phase de “construction”. La question de départ était : « Avez-vous des objets souvenirs que vous avez dû quitter et dont vous regrettez la perte ? ». Dans une première phase j’ai enregistré des témoignages personnels qui racontent l’histoire liée à l’objet et à son importance. Ensuite, dans une deuxième phase, j’ai proposé aux participants de travailler avec Zimon sur la construction, sous forme demaquette, de l’objet perdu. Les objets ont été réalisés en céramique, technique universelle. La restitution présente les photographies des acteurs de ce projet mais c’est aussi une immersion sonore, au moyen de casques d’écoute retraçant les discussions sur le voyage et la recherche de cet objet perdu… »
Voici des photos de l’expo que j’ai pris le jour du montage: